Lorsqu’on veut fabriquer une émission TV (ou talk show), il y a des étapes clés. Afin de mieux comprendre ces étapes, nous allons les détailler au maximum à travers cet article. Nous espérons donc que ces quelques lignes vous donneront l’envie à vous aussi d’écrire et de produire des émissions car c’est un parcours génial à vivre.
Pour cette vidéo, nous allons partir d’un use case précis, celui de l’émission Be React. C’est un Talk Show que nous coproduisons. Il est diffusé sur Youtube, ainsi que les autres réseaux sociaux à travers des capsules. Nous sommes donc fiers de vous expliquer comment cette émission a vu le jour.
D’abord, fabriquer une émission TV part d’un concept. Donc, il faut poser les idées, les thématiques générales sur lesquelles on veut que les chroniqueurs et l’animateur prennent la parole.
Dans le cas de Be React, notre co-producteur et animateur Ethan Berrebi est à l’initiative de l’écriture du concept. C’est un influenceur Tik Tok qui cherche à produire un talk show dans la veine de TPMP, où il décrypte et analyse les tendances des réseaux sociaux. L’objectif est de créer de l’échange, du débat, autour de sujets de société qui animent les jeunes. Les chroniqueurs et influenceurs débattent autour des tendances qui font réagir les jeunes sur les éseaux sociaux. Par conséquent, notre cible est présente majoritairement sur TikTok et Instagram. Donc on cherche à diffuser nos contenus longs à la fois sur Youtube et sur les autres plateformes.
A partir de cette idée, le concept global est né : un plateau talkshow, un animateur, six chroniqueurs présents en plateau pour échanger et débattre sur les sujets qui animent les réseaux…
Vient ensuite la décision sur le format. On s’oriente sur des émissions de 40 minutes. Ce format permet une diversité de séquences, et l’intégration de faits et d’exemples concrets pour alimenter les discussions des chroniqueurs.
Concernant, le nom. On a choisi React, parce que les chroniqueurs réagissent. Pour BE, c’est parce que le présentateur s’appelle Berrebi Ethan, un petit gimmick à la En Marche, d’Emmanuel Macron.
Une fois que tout est posé, on peut passer à l’étape 2.
On a un nom d’émission. Un concept. Et un format. Donc maintenant, pour fabriquer une émission TV, il s’agirait de mettre en image cette émission. Ainsi qu’en son (parce qu’on a tendance à oublier cette partie mais c’est important). On commence par définir un brief créatif, pour créer une base de logo et d’habillage.
Notre chère graphiste talentueuse, Amina, nous prépare plusieurs propositions suite à mon brief qui était le suivant. Un logo avec une identité un peu cartoon, assez décalée et jeune. Concernant les couleurs, des tons vifs et contrastés. Le logo doit reprendre un Iphone pour symboliser les réseaux. Et plus généralement, une identité qui fait penser aux codes “social média”.
Et donc on est passés, de ça :
A ça :
Donc on commence à accrocher sur les bases. Le logo est posé et le système de picto fonctionne bien. Les couleurs nous plaisent, les typos également. Bref on commence à avoir une base de DA, prête à être déclinée. Alors évidemment, à la télévision, on ne se contente jamais d’habillages fixes. Par conséquent, on anime tout, même si c’est léger dans les mouvements.
Pour cela, on demande à Adrien, notre directeur technique, de décliner le kit d’habillage et de l’adapter au plateau. Car en plus de construire des plateaux et des régies, il est aussi graphiste et motion designer. On lui demande également de le décliner dans les différents items qui constituent les habillages d’une émission de télé.
Globalement, un kit complet va comprendre :
– L’habillage sonore master de l’émission
– Le générique début
– Les jingles de transitions entre les séquences
– Les synthés
– Les liners
– Le bug antenne
– Les HUD
– Les splits screens
Aussi, on ajoute de l’info décors dynamique, sur notre plateau constitué d’une base de 17 écrans. On décide là encore de partir de la base de création (avec les pictogrammes) et d’en créer une version animée. Au final, le choix s’est porté sur un effet de balayage léger, pour amener une touche de mouvement sans trop capter l’attention.
Bref, on commence à avoir un kit complet d’habillage, qui nous permet d’envisager la suite.
Et la suite, c’est l’écriture des textes.
Fabriquer une émission TV ne peut pas passer sans une phase d’écriture des textes. Notre postulat est plutôt clair, on doit donner une thématique master à chacune à des émissions. Le but est de driver l’entièreté des débats autour de cette question principale. Ensuite, on l’illustre par des sujets plus précis, ou des séquences plus légères. D’ailleurs, ces séquences légères permettent d’apporter de la respiration, et du feelgood dans l’émission.
Au final, notre choix se porte sur les séquences suivantes :
– Une phase d’annonce de la thématique, suivie d’une présentation des chroniqueurs, avec des petites blagues.
– Ensuite, on passe aux actus-liées, présentées sur le plateau sous formes de cartes. Pour accompagner ces cartes, on a un système de buzzer avec sound et light design, où les chroniqueurs donnent leurs avis.
– Après, on enchaîne par une séquence qu’on appelle l’avis du trottoir. L’un de nos chroniqueurs fait des micro trottoirs, en demandant aux passants leur avis sur la question de la semaine. D’ailleurs, pour tous les éléments vidéo d’illustration et les magnétos, on garde le style tik tok. On a créé un HUD graphique. Dans notre cas, ce HUD est un Iphone filmé par une caméra, sur le plateau. Les magnétos sont donc collés dans cet IPhone.
– Ensuite, on avance sur l’avis des chroniqueurs, où on reprend les avis des influenceurs, sur la question de la semaine. Enfin, on conclut l’émission avec une micro séquence, qui s’appelle l’avis des abonnés. Les commentaires les plus likés des émissions passées y sont repris.
Donc ça, c’est la trame principale, et la structure qu’on garde à chaque fois. Ensuite, on vient créer des moments à part, avec des jeux, des moments cools… Comme par exemple “TikTok ça rend TokTok”, “Le cadeau des Abos”, ou le “Vrai/Faux des réseaux”.
Jusqu’à maintenant, on est bien armés. Toutes les bases graphiques sont prêtes et fabriquées, et sont disponibles en fichiers modifiables et donc déclinables.
De plus, on a écrit les textes, choisi tous les éléments d’illustrations, validé les noms des séquences. Donc maintenant on fait la déclinaison. Ainsi, on part des textes, et on crée un document qui reprend tous les assets à créer et leur état. Afin de faire d’une pierre deux coups, on renseigne cela dans le document qui deviendra ensuite le conducteur technique de l’émission. Un joli format excel, sur lequel on comprend rien au début, puis sur lequel à la fin on comprend tout.
Bref, une fois cette phase d’écriture de la conduite, et des éléments fabriqués, on passe à la phase 5.
Premièrement, il faut savoir que ce sont deux phases critiques, que l’on fait en parallèle. On commence à attaquer l’intégration de tous les éléments dans le mélangeur. Ici, le conducteur fait foi. Ainsi, on s’en sert pour vérifier, un à un, les éléments qu’on reçoit. Le but est d’avoir une correspondance entre les nomenclatures de fichiers, et la conduite édito.
Ensuite, une fois que tout est injecté en machine, on commence le tri, et surtout, la triggerisation. Enfin, on fait le paramétrage du mélangeur vidéo. Et c’est le rôle du truquiste. Il prépare l’interface de réalisation. Globalement, c’est celui qui paramètre le fait que chacun des boutons du pupitre du réalisateur, déclenche bien l’action voulue.
C’est vraiment une phase très technique, au cours de laquelle on paramètre ce qu’on appelle des macros. C’est-à-dire qu’un bouton = une action. Car fabriquer une émission TV, c’est aussi une question de technique. Chaque réalisateur a ses façons de bosser, ses besoins en termes de macros. Donc le truquiste et le réal travaillent main dans la main, pour paramétrer tout ça. En parallèle de cela, tous les autres corps de métiers préparent le plateau.
De l’autre côté, on affine la lumière, qui chez nous est déjà implantée. Donc on se contente juste de refaire le poid de lumière, et de vérifier la position des faisceaux. Ensuite, on s’assure que tout va bien. Par exemple, au son, on installe tous les micros HF, on check les antennes, et on teste tous les circuits. Ces étapes sont nécessaires pour s’assurer que les éléments sont bien sonorisés en plateau, et que l’enregistrement aille bien.
Ensuite, à la vidéo, on recale tous les axes caméras. D’abord on commence par faire une base de plans, en affectant des positions prédéfinies pour chacune des caméras. Sur ce projet, on travaille avec 7 caméras PTZ, les UE150 de Panasonic. Afin de piloter les caméras, on dispose de deux postes de cadreurs remote avec des grilles de commutation. Nous avons aussi des remote de contrôle pour deux opérateurs.
Bref, tout ça c’est la phase technique, qui est assez lourde et complexe à résumer. Mais c’est également ce qui est le plus impressionnant. Donc, il nous semble important de partager avec vous ces recettes là également.
C’est le Jour J, ça y est. Maquillage, petit déj, lecture des textes, visionnage des éléments… Bref, on recale tout sur les mécaniques de l’émission, on se chauffe avec le présentateur, les chroniqueurs et toute l’équipe. On fait ça le plus efficacement possible, sans perdre de temps et en créant le moins de faux rythmes possibles.
Etant donné que cette phase serait complexe à imager et à résumer, nous n’allons pas rentrer dans les détails. Mais globalement, Gabriel Rygaloff s’occupe de la position de chef d’édition. Il est dans l’oreillette du présentateur pour l’aider à driver sa bande. Ainsi, son rôle est d’annoncer les séquences à venir et les éléments à suivre, pour que le truquiste et le réalisateur puissent enchaîner.
Ensuite, toute l’équipe suit les préconisations et les demandes du réalisateur, qui mixe les caméras et les éléments en direct, pour sortir déjà un programme. Sur cette émission, on diverge tout : chaque piste caméra, chaque micro. Puisque c’est une émission avec beaucoup de débats, c’est vraiment nécessaire de le faire pour nous simplifier la vie en post-prod.
Donc on ressort avec un programme sortie de régie mélangé par le réalisateur, et les 7 pistes caméras en divergé. De même, on diverge aussi les 8 à 10 micros, pour pouvoir remixer et nettoyer les audios en post prod.
Maintenant qu’on a tout ça, il faut enchaîner. Donc on commence par reprendre le programme sortie de régie comme base de travail. Ensuite, on importe sur notre timeline toutes les pistes vidéo et audio divergées. La première phase est la synchronisation pour s’assurer que toutes les pistes sont bien synchronisées à la milliseconde près. De plus, cette étape permet de ne pas créer de décalage lorsqu’on fait des coupes.
Une fois que c’est synchro, on attaque une première lecture édito, qui nous permet de décider de ce qu’on coupe. Là, on s’intéresse uniquement au son, et par là j’entends le propos. Par conséquent, on ne se soucie pas des fausses coupes, ou des faux raccord. On essaye juste de rendre le propos cohérent malgré le saucissonnage.
Ensuite, une fois que cette passe est faite, on a les Timecodes finaux, pour avancer sur trois phases en parallèle :
– Le nettoyage image : c’est-à-dire la correction de tous les faux plans et les faux raccords.
– La pose de l’habillage déf : on colle tous les éléments, les synthés, les liners, les magnétos définitifs…
– Le mix audio : Un ingé son reprend le mix. Il isole chaque micro, et atténue les pollutions ou booste les niveaux des bons micros au bon moment. Le mix audio peut aider le propos et la compréhensibilité de l’émission.
De plus, on fait un encapsulage. C’est-à-dire qu’on découpe l’émission en une vingtaine de capsules. Ensuite, on les fait remonter dans l’esthétisme et les codes de montage de TikTok.
Enfin, on conduit une dernière lecture avec le réalisateur, le chef monteur et le producteur. Ainsi, on s’assure de la validation du PAD (prêt-à-diffuser).
Pour cette étape, on se rapproche d’une phase de diffusion classique. C’est-à-dire qu’on programme une diffusion sur YouTube. De plus, on crée les bonnes covers qui vont bien.
Ensuite, on envoie toutes les capsules aux influenceurs pour qu’ils puissent cross poster. Ils mettent un lien vers les émissions et on monitore nos performances pour s’assurer que notre émission fonctionne bien.
Et pour le moment, franchement on n’a pas à se plaindre, on fait plutôt carton plein. Car on est à près de 25 000 000 de vues cumulées en un mois et demi et ça continue de cartonner.
Bref, voici l’histoire de comment on produit une émission multicam.
J’espère aussi que cet article vous donnera envie de travailler dans ce magnifique métier qu’est l’audiovisuel et qu’il vous donnera envie d’écrire, de produire et de mettre en image des émissions superbes, que nous prendrons plaisir à regarder.
En prenant en compte tous ces aspects, vous pouvez être sûrs que votre événement en direct sera de qualité et que votre audience sera engagée.
Si vous avez besoin de plus d’informations pour réaliser un événement en direct, n’hésitez pas à nous contacter !
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